Version imprimable

Current Size: 100%

Un voyage en soi, une itinérance en douce

Par Frédéric,
Parc naturel régional ...

Frédéric
Incontournables

 

J’aime aller à la rencontre des petits trésors de vacances, au sens premier du terme. Et s’il est une tendance contemporaine à découvrir vite et à pratiquer un peu de tout, je dois vous avouer que j’apprécie à filer plusieurs jours durant sur La Leyre, ce fleuve côtier. Vous aimeriez  voyager sans partir loin ? Alors, osez partir à bord d'une embarcation mue à la pagaie, et acceptez  de prendre le temps rythmé par le courant et les rencontres...   Une occasion à ne pas rater, que le niveau bas de la rivière nous offre en été ! Suivez-moi…

 

 

Je sais que depuis l'airial de Mexico, la rivière semble être née juste un peu plus en amont. Je m’engouffre sous la voûte végétale que seule la navigation permet d'atteindre.  L'isolement (relatif)  m’a obligé à prévoir mes denrées sur les trois premiers jours d'autonomie.  Je glisse sur la mince couche d’eau et évite les branches et bancs de sable affleurant aux  couleurs fauve. Quelques kilomètres plus bas, une simple plage, un abri sous les chênes. L'essentiel d'une ancienne petite halte nautique subsiste : un robinet d'eau ! Seule une armée de moustiques Aedes monte la garde !…

Je parcours les 28 km au fond de cette minuscule vallée, tortueuse à souhait et au courant régulier. Ici, les bois déracinés se jouent de moi : recourbés, tordus, noués, emmêlés. Plus loin, le vert tendre des algues et des osmondes royales tranchent avec le noir des troncs en contre-jour, alors qu'argile, alios, tourbe et sable façonnent ensemble les rives. Seconde nuit à Pissos. Pour limiter l'impact et conserver les berges intactes le long du linéaire, je sais que les feux et le camping sauvage sont prohibés.

 

 

Alors je profite des zones de haltes nautiques (le plus souvent communales) sommairement aménagées, permettant pour une somme modique l'escale pour le bivouac et l'accès à l'eau potable.

Au troisième jour, je constate que les berges sont fortement marquées par les crues hivernales, révélées par des affaissements de sable et des enchevêtrements de bois. Et pourtant, la bergeronnette m’accompagne de branches en branches. Et le héron décolle, plus lent, à mon passage, pour trouver un autre endroit de pêche.  Plus bas, je quitte mon bateau pour rejoindre Vieux Richet, une des églises jacquaires  qui égrènent le parcours. Lors de ma 3ème étape à Moustey, je partage avec pèlerins et cyclotouristes, les récits du jour.

 

Passé la confluence des deux Leyre, je pagaie désormais sous la voûte végétale qui prend ses aises et je file le long des tourbières, prairies anciennes et bras morts. Nuit à la halte de Belin-Béliet. La vallée s’élargit encore et j’entre dans le  premier village adossé directement sur la rivière, Salles. Après quatre jours d'isolement, l'activité humaine se fait ici plus visible, en berges comme sur l'eau ! Dernière nuit à Mios au camping en berge. Passé le rapide du bac des sableurs, je glisse désormais sur l'eau saumâtre.  Dans ma pagaie, quelques algues filandreuses s'accrochent. Sous l'influence de la marée, les berges accumulent de la vase laissant croire à une ambiance de mangrove.

 

J’atteins enfin le minuscule port de Biganos avec des cabanes en bois multicolores et confirme, s'il en était encore besoin, mon arrivée sur les eaux salées du bassin d’Arcachon. Deux coups de pagaies plus loin, je constate que la forêt-galerie s'estom

pe définitivement. La lumière s'intensifie sous le ciel désormais totalement visible. En berge, les roselières ont remplacé les feuillus.. En ce cinquième jour du voyage, l'horizon m’apparaît et me submerge … Cette rivière est bien un fleuve !

 

 

 

 

 

Pour atteindre mon but, je traverse la plaine deltaïque en direction du Teich. Avec la marée, je remonte le bras de l'Eyre jusqu'au port du Teich où j’achève  mon voyage.

 

 

 

Si je reconnais  manier la pagaie avec aisance, je crois qu’il est possible aussi pour vous, en plein été, de vivre tout ou partie de cette itinérance et apprécier de s'immerger dans ce milieu naturel en adoptant les principes d'une pratique respectueuse et  en réunissant les conditions de sécurité*

 

*Informations : toutes les bases de canoë pour organiser vos descentes dans la carte du Parc et sur le site www.canoesurlaleyre.com

Commentaires

Publier un nouveau commentaire

Votre commentaire:

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <cite> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.